Le Rêve d’après
2020-2021, installation évolutive, verre et oxydes, dimensions variables
Après de longues expérimentations empiriques des arts du feu, je développe depuis 2016 une technique de transformation du verre. Ce dernier est enfoui dans les oxydes, puis brûlé à haute température dans les fours céramiques. S’ensuit un travail de fouille, de nettoyage et d’inventaire des pièces, proche du geste de l’archéologue.
Pour ce travail, je collecte auprès de familles des objets en verre utilitaires abandonnés ou brisés. Le feu nettoie leur mémoire en même temps qu’il transforme la matière. Autrefois générique et chargé d’histoire, chacun prend une nouvelle identité, unique.
À la fois étrangère et familière, l’installation Le Rêve d’après esthétise ces objets mutants sous la forme d’une nature morte en trois dimensions. Les couches de temps se superposent* ; ces fossiles futuristes nous évoquent les ruines à venir comme celles avec lesquelles nous vivons déjà.
*Pensée pour le Chthulucène (ou « le temps épais ») théorisé par Donna Haraway